Composer le mouvement

Marie Jaëll : « L’art est [une chose] mentale, mais est aussi un fait physique et physiologique, l’un enrichissant l’autre et réciproquement »

Marie Jaëll née le 17 août 1846 fut une pianiste, compositrice et enseignante de musique française.  Enfant prodige dans une famille ne pratiquant pas la musique, Marie Jaëll appris très tôt le piano à l'âge de 8 ans. Son talent se fait très vite remarquer et sa mère l'emmène à Paris afin qu'elle suive des cours privés avec le professeur de Conservatoire de musique Henri Herz. En 1862 elle s'inscrit au Conservatoire et remporte le premier prix de piano. En 1866, elle épouse Alfred Jaëll, pianiste lui aussi, et malgré leur personnalités différentes les deux époux forment un duo remarquable. Ils obtiennent d'ailleurs une reconnaissance critique à égalité, ce qui est rare pour l'époque.

Marie Jaëll éprouve également une véritable passion pour la composition et souhaite s'affirmer dans ce domaine. Elle travail alors avec le célèbre compositeur Camille Saint-Saëns à partir de 1887. Elle a laissé derrière elle un corpus de soixante-dix oeuvres environ que ce soit des compositions pour piano ou pour choeurs. Après la mort de son mari elle se tourne principalement vers l'enseignement et tente de comprendre le toucher pianistique dans les mouvements de la main. Elle essaie d'atteindre un état psychologique pour jouer à la manière de Linz, le pianiste qui inspira ses recherches. Elle trouva un appui du côté de la science avec Charles Féré qui met son laboratoire à sa disposition afin qu'elle étudie les empreintes des doigts de ses élèves relevés sur son piano et mesurer le temps de réaction de ces doigts face à un ordre donné.

Charles Féré, "Essai sur la physiologie des mouvements des doigts", dans Journal de l' anatomie et de la physiologie, 1907

A écouter :

Dix-huit pièces pour piano d'après la lecture de Dante, d'après Marie Jaëll