Analyser le mouvement
"[Les artistes] ont retracé des scènes d'exorcisme et figuré les attitudes et les contorsions des possédés, dans lesquels la science retrouve aujourd'hui les traits précis d'un état purement pathologique." J. M Charcot
Jean-Martin Charcot, né à Paris le 29 novembre 1825, s'est principalement intéressé à l'étude du mouvement pathologique dans sa carrière. S'étant d'abord penché sur la neurologie, nous lui devons la découverte de la sclérose latérale amyotrophique dite la "Maladie de Charcot". Il a porté ses travaux de neurologies sur l'étude des processus mentaux de l'hystérie, ce mot était utilisé pour caractériser les types de désordre mental se traduisant par une agitation du corps. Il a testé toutes les techniques de l'époque : l'hypnose, l'électrothérapie, l'hydrothérapie, le magnétisme et la métallothérapie afin de provoquer des névroses expérimentales pour tenter d'en expliquer les origines. Charles Féré et lui se rejoignent sur le domaine de la psychiatrie dans le mouvement. Féré cherchait un mouvement de l'esprit à l'origine du mouvement, tandis que Charcot cherche une origine organique.
Charcot a souvent été critiqué par ses pairs pour son usage de méthodes jugées peu scientifiques et ces dernière seront réfutées mais il a exercé une forte influence dans la formation de nombreux sicentifiques tels que Siegmund Freud ou Gilles de la Tourette. Il influença notamment Paul Richer dans ses travaux et donnant sa chance à Blanche Edwards-Pilliet en la nommant interne provisoire dans son service. Même si ces méthodes peuvent prêter à sourire aujourd'hui, Jean-Martin Charcot reste une figure de ce qu'était la médecine au XIXe siècle et a permis de faire avancer les travaux et les connaissances sur l'hystérie.
Ci-dessous l'ouvrage co-écrit par Charcot et Paul Richer publié en 1887 intitulé "Les Démoniques dans l'Art". L’ouvrage recense de nombreux cas de démence représentés dans les œuvres d'art depuis le Ve siècle. En parallèle aux examens cliniques, toujours servis par le dessin chez Charcot, il établit dans ce livre une nouvelle passerelle entre l'art et la médecine : étudier les représentations de « démoniaques » à travers l’histoire lui permet d'affirmer que l'hystérie n'est pas une maladie propre au XIXe siècle et engendrée par l'étourdissant tumulte de la révolution industrielle, comme d'aucuns le pensent alors.